Le Moyen-Orient, les pays non-reconnus internationalement, les zones radioactives ou interdites envisagées comme des « parcs naturels involontaires » sont autant de territoires que Louis-Cyprien Rials a parcourus ou habités. De ces zones marquées par des violences passées ou agitées par de grands conflits, l’artiste, né en 1981 à Paris, livre une image silencieuse, parfois mystique à travers la vidéo, la photographie ou des installations sculpturales. Ses tableaux en mouvement composés de plans fixes, souvent longs et dépourvus de présence humaine, racontent l’impossibilité de saisir ces espaces abandonnés, transformés, imprégnés de croyances et parcourus de stigmates.
Après avoir vécu plusieurs années à Tokyo, puis à Berlin et Bruxelles, voyagé de long mois seul à moto jusqu’à Tchernobyl, puis au Kurdistan irakien et au Haut-Karabakh, il passe plusieurs mois en résidence à Bahreïn, puis en Russie au NCCA Kronstadt, avant de s’installer dans le Nord de l’Irak, où il documente les villages abandonnés de la ligne de front de l’État Islamique et les camps de réfugiés entre Kirkouk et Mossoul. Sélectionné pour la bourse Révélation Emerige en 2015, il présente sa première exposition personnelle à la galerie Dohyang Lee en 2016, avec le soutien du CNAP. Résidant de juillet à septembre 2021 entre Kerbala, Babylone, Bagdad et Mossoul, il y poursuit la réalisation de ses projets, et organise des workshops d’initiation à la photographie conceptuelle et à l’art vidéo avec l’ONG irakienne « The Station » à destination des populations prises en otage par l’État Islamique. Louis-Cyprien Rials vit et travaille aujourd’hui entre la France et l’Irak.
DEPUIS QU’IL S’EST RENDU SUR LA LIGNE DE FRONT DE L’ÉTAT ISLAMIQUE EN 2015, LOUIS-CYPRIEN RIALS NOURRIT UNE FASCINATION POUR LA VILLE DE MOSSOUL.