DEPUIS QU’IL S’EST RENDU SUR LA LIGNE DE FRONT DE L’ÉTAT ISLAMIQUE EN 2015, LOUIS-CYPRIEN RIALS NOURRIT UNE FASCINATION POUR LA VILLE DE MOSSOUL, SES HABITANTS, SON HISTOIRE ET SON PATRIMOINE.
Pendant plusieurs siècles, les habitants juifs, musulmans et chrétiens cohabitaient au sein du vieux Mossoul, où ils firent graver les portes richement ouvragées de leurs maisons, dans l’albâtre local utilisé pour les églises, les synagogues ou les mosquées. Cette tradition a perduré jusqu’à la libération de Mossoul en 2017, durant laquelle les bombardements ont détruit une grande partie de la ville.
Afin de rendre compte de ce patrimoine disparu, détruit ou volé, Louis-Cyprien envisage alors de reconstruire trois portes, pour chacun des monothéismes qui ont historiquement façonné la ville. Portes juive, chrétienne et musulmane ont ainsi été recréées à l’aide d’experts-artisans irakiens, et désormais conçues comme monuments. Gravée des deux côtés, chaque porte préserve une partie de l’identité visuelle des communautés de la ville.
Quatre-vingts ans après sa destruction par les alliés, Le Havre fête, en 2025, le vingtième anniversaire de son classement au patrimoine mondial de l’Unesco. En 2018, l’Unesco lançait « Faire revivre l’esprit de Mossoul », vaste programmation de reconstruction de sites patrimoniaux détruits par la guerre. Réunies en cercle aux Jardins Suspendus du Havre, surplombant le centre reconstruit et l’horizon maritime, Les Portes de Mossoul soulignent et célèbrent les points communs que partagent villes et humains.
Les Portes de Mossoul de Louis-Cyprien Rials sont réalisées en co-production avec la Galerie Éric Mouchet, sous le haut patronage de l’Unesco, avec le soutien du Cnap et de l’Institut Français de Bagdad – Irak.
Louis-Cyprien Rials vit et travaille aujourd’hui entre la France et l’Irak.